Ça se bouscule en cette rentrée (déjà bien avancée)… beaucoup de boulot, plein de projets, d’idées et d’envies. Chez vous aussi ?
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas de textile dont je vais parler aujourd’hui. La rentrée m’amène avec un sujet santé (sérieux mais léger).
En pleine reprise d’activité, je me suis accordée début septembre 3 jours en Périgord au Gîte du Soi, pour une pause yoga-détente-détox, dont je me propose de vous parler ici.
Une amie m’avait parlé de cet endroit un peu à part, ressourçant, et également de la personnalité si accueillante de la propriétaire, Marie-Annette, professeure de yoga, en prime.
Son envie de participer à une retraite monodiète m’a contaminée et nous voilà parties, premier weekend de septembre, pleines de motivation et, en même temps, d’appréhension à l’idée de tenter cette expérience d’un genre nouveau pour nous.
Il semble que j’ai fait du chemin depuis cet article de 2017 (dans lequel je vantais les beignets d’acacia ) et la cure de raisin de 2022. Un grand écart, non ?
De ce que nous en avions entendu dire, la cure monodiète de raisin pouvait être difficile physiquement ou émotionnellement. Autant dire que nous sommes arrivées sages, bien préparées et très humbles chez notre hôte.
Si ça vous intéresse, vous trouverez dans cet article, ce que nous avons fait avant d’arriver à la retraite, ce que nous avons ressenti pendant les 3 premiers jours, pourquoi nous avons voulu continuer jusqu’à 7 jours de cure, et enfin les bénéfices acquis à long terme.
Je vous la fais courte : c’était puissant, on recommencera l’année prochaine !
Si vous aussi êtes tenté.e.s de vivre cette expérience, mettez toutes les chances de votre côté en respectant les 4 points suivants :
1. SE FIXER UN OBJECTIF
…et le prononcer par oral dès le début et aussi souvent que possible pour bien s’en imprégner et conserver la motivation intacte tout au long de la cure. Un peu en méthode Coué !
Et puis, très important, se visualiser dans la réalisation de son intention.
Pour ce qui me concerne, les vacances d’été avaient été formidables mais peu reposantes, et le mois d’Août m’avait ramenée à plat à la maison.
La perspective de commencer une nouvelle saison déjà sur les rotules, avec le foie en vrac, et probablement une immunité assez basse, ne m’enchantait guère.
La cure était le point de départ d’une volonté d’améliorer ma santé de l’intérieur et de retrouver une belle énergie, parée à entamer ces mois de froid et peut-être aussi de stress devant les évènements toujours plus tragiques que nous servent les médias. (Note à moi-même : arrêter de regarder ou écouter les infos, trop toxiques !)
Mon objectif assumé avec conviction : remettre de l’énergie dans ce corps et cette tête !
Il aurait aussi pu être : détoxiner mon corps, perdre du poids, me recentrer sur moi, m’accorder une pause dans tous les sens du terme, découvrir et expérimenter, etc…
Et voilà comment ça se passe concrètement :
2. SE PREPARER EN AMONT
2 à 3 jours avant le début de la cure, commencer à réduire le sucre et le gras s’avère une bonne idée pour mettre son organisme au repos en douceur.
Cela permet aussi de se préparer mentalement à entrer dans cette parenthèse monodiète que nous ne vivons pas tous de la même manière.
Tout d’abord, éliminer les protéines animales, les féculents, les céréales industrielles du petit déjeuner (ou au moins les réduire en quantité).
Consommer plutôt des fruits et légumes, crus ou cuits, des noix et fruits à coque, si possible en bio.
Eliminer les boissons énergisantes, thé et café des habitudes du matin et de fin de repas.
Drainer ses intestins avec des tisanes non sucrées, ajouter de la poudre de graines de lin aux salades de crudités, ou du psyllium blond.
3. ENTRER DANS LA CURE
Prévoir 1,5kg à 2kg de raisin bio par jour et par personne. En acheter plusieurs kilos, de plusieurs variétés, pour tenir au moins 3 jours, afin d’éviter les magasins et leurs tentations pendant la première période de monodiète, censée être la plus délicate.
Manger autant de raisin que nécessaire, à autant de reprises que souhaité. L’idée est d’éviter la sensation de faim et les heures de repas qui nous rappellent à nos reflexes alimentaires.
Pour cela, la technique imparable de Marie-Annette était d’en disséminer partout où nous allions, cuisine, salon, salle à manger, salle de yoga, dans le jardin, en balade, etc…
Bien mâcher la peau et les pépins si on le peut. En cas d’inconfort intestinal ou de muqueuses fragiles, ôter ou réduire l’ingestion de peau et de pépins.
Boire du jus de raisin fait maison à l’extracteur, sinon s’abstenir car les jus de raisin du commerce ont trop d’additifs et de sucres ajoutés.
L’eau de source et l’eau chaude hydratent votre corps, en boire autant que nécessaire, pas de restriction.
Boire coupe la faim, toujours garder de l’eau à disposition.
Rester en mouvement, lent ou rapide, c’est vous qui voyez en fonction de votre énergie du jour et du moment. Balade, yoga, taï-chi, qi-gong, vélo, natation. De la douceur et de l’écoute.
Respirer. Respirer. Respirer.
Mâcher. Mâcher. Mâcher.
Dormir. Dormir. Dormir.
4. SORTIR DE LA CURE
Lorsque vous décidez de reprendre une alimentation diversifiée, il va falloir habituer progressivement son corps à ce nouveau changement.
De la même manière que nous avons décéléré, nous allons réaccéléré petit à petit, et peut-être même plus lentement qu’à l’entrée dans la cure, suivant comment notre corps réagit.
Tout d’abord en introduisant des légumes cuits aux premiers repas, si possible un seul à la fois, avec des bouillons, des soupes de légumes, gaspacho, ou salade verte.
Le raisin est à conserver encore pendant quelques jours, par exemple au petit déjeuner, entres les repas, en encas, en coupe-faim.
Ensuite, les jours suivants, tranquillement ajouter des crudités sans imposer une trop grande variété à l’estomac.
Ajouter des noix, fruits à coques comme les amandes, les noisettes, les graines de tournesol.
Viennent ensuite les laitages, en commençant par les yaourts natures et le kéfir si vous aimez cela.
Seulement à la fin, les aliments moins digestes ou plus longs à assimiler pour l’organisme, comme les féculents, les oeufs ou les protéines animales.
Puisque l’estomac a vécu pendant plusieurs jours à bas régime, il vous dira très rapidement quand c’est trop en quantité ou trop lourd.
Globalement, une reprise alimentaire peut prendre autant de temps que la cure elle-même. Ça a été mon cas. 3 jours de préparation, 7 jours de cure, et 7 jours de reprise en douceur.
Notre endroit pour faire du yoga au petit matin, voir le soleil se lever et sentir l’herbe fraîche sous nos pieds.
Quelques images du hameau charmant de Marie-Annette, perché (le hameau, pas la maîtresse des lieux ^^) sur sa colline périgourdine !
Enfin, si vous faîtes partie de celles et ceux qui se posent encore plus de questions et qui, comme moi, auraient besoin de réponses avant de signer, en voici une petite liste non exhaustive :
- comment cette cure fonctionne-t-elle ?
- quelles sont les propriétés du raisin et pourquoi choisir cette monodiète en particulier ?
- quelle durée dois-je prévoir ?
- cette cure est-elle faite pour moi ?
- quels en sont les bénéfices ?
- cette cure est-elle difficile ou douloureuse ?
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comment cette cure fonctionne-t-elle ?
L’objectif de cette cure est de mettre l’estomac et les intestins au repos. En revanche, le foie et les reins, eux, sont plus sollicités, pour éliminer, drainer, détoxiner.
De plus, l’organisme consommant peu d’énergie pour la digestion, il est en pleine capacité pour d’autres aspects de son fonctionnement, comme la régénération, le développement des sens, la vitalité notamment.
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quelles sont les propriétés du raisin et pourquoi choisir cette monodiète en particulier ?
Le raisin est riche en eau et en fructose naturel, en vitamines A, B et C, en antioxydants, en fer, en sels minéraux, en polyphénols, flavonoïdes et resveratrol. Oui oui tous ces trucs qu’on retrouve dans nos produits de beauté et compléments alimentaires anti-vieillissement cellulaire archi chers.
Avec tous ces bons composants, le raisin a une action dépurative (reins, intestins, peau), revitalisante, alcalinisante (pour ceux qui ont un déséquilibre acido-basique) et antioxydante.
Très complet, le raisin était déjà consommé par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, 4000 ans avant notre ère, c’est dire sa longévité.
Sélectionner du raisin bio à parfaite maturité et si possible de plusieurs variétés, pour éviter la lassitude d’un aliment unique. On apprécie alors davantage les goûts, les textures et même les pépins comme jamais auparavant.
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quelle durée dois-je prévoir ?
1 jour c’est déjà un bel effort pour une première fois !
Mais accompagné et surtout porté par l’énergie d’un groupe, c’est très facile d’atteindre les 3 jours sans les avoir vus passer.
Nous souhaitions aussi, pour une première fois, nous faire accompagner et pouvoir poser toutes nos questions à une personne expérimentée. J’en profite pour remercier ici Marie-Annette, notre guide, pour ses bons soins et précieux conseils.
Son conseil : que vous le fassiez seul ou accompagné, faites les choses en douceur, et respectez les consignes d’entrée et de sortie de cure.
Si vous passez le cap des 3 jours, poussez jusqu’à 5, 7 ou 10 jours. Certaines personnes la continuent jusqu’à 3 semaines.
Le plus difficile, en tout cas pour moi, a été de revenir dans « la vraie vie » et de partager les repas avec les autres membres de ma famille et amis. Ce n’est pas le moment d’accepter des invitations ou d’en lancer, d’autres moments tournés vers l’extérieur seront plus propices ultérieurement.
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cette cure est-elle faite pour moi ?
Cette monodiète de saison (Septembre est idéal car c’est la meilleure période pour le raisin mûr) peut être suivie par tous, dès l’instant qu’elle vous appelle et aiguise votre curiosité. MAIS, elle est déconseillées aux femmes enceintes et allaitantes, aux diabétiques, et personnes aux reins fragiles. D’une manière générale, n’hésitez pas à en parler préalablement à votre médecin ou naturopathe.
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quels en sont les bénéfices ?
-une peau plus belle et lumineuse,
-une sensation de légèreté,
-une énergie décuplée, tonus et joie (personnellement j’ai même ressenti une étonnante euphorie à laquelle je ne m’attendais pas),
-un corps qui se régénère et élimine les toxines,
-une perte de poids qu’on peut reprendre si on n’opère pas de changement alimentaire ensuite.
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cette cure est-elle difficile ou douloureuse ?
On nous avait parlé de fatigues passagères et de sensations de faim ponctuelles pendant les 3 premiers jours, avant que l’organisme se soit défait de ses anciennes habitudes et ait trouvé son rythme de croisière. Alors les bénéfices prendraient le pas.
Certaines personnes peuvent aussi ressentir plus fortement les effets de la détox du corps (sensations de nausée, maux de tête, boutons sur le visage, transit accéléré ou constipation).
Certaines allergies pourraient être réactivées par l’effet de la detox (psoriasis, eczéma, …) et dans le même ordre d’idée, certaines émotions remonteraient à la surface et viendraient déstabiliser l’équilibre par moment.
Pourtant, en ce qui me concerne, je n’ai pas eu faim une seule fois pendant ces 3 premiers jours, et j’ai observé rapidement une joie de vivre et une énergie hors de ma norme.
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faut-il être complètement taré ou embrigadé dans une secte pour s’adonner à cette pratique dont aucune donnée scientifique ne prouve l’efficacité ?
Ce n’est pas obligatoire ^^, mais vous faîtes bien comme vous voulez ! Cela dit, pour les données scientifiques, aucune étude ne prouve non plus que cette cure soit néfaste pour le corps. J’ajoute qu’il n’était rien écrit d’incongru ou d’ésotérique dans le petit guide sur la cure de raisin. Rien ne nous a non plus paru suspect chez notre hôte ni les autres femmes du groupe. Et à part quelques danses endiablées pour que les corps s’expriment autour des tapis de yoga multicolores (alors là, j’ai des photos mais je ne les afficherai pas !), aucune folie ordinaire n’est venue troubler ce doux paradis.
ET LE MEILLEUR POUR LA FIN …
Pour finir, vous vous demandez sûrement pourquoi avoir voulu prolonger l’expérience de monodiète de raisin au delà des 3 jours de retraite chez Marie-Annette ?
Le principe de notre retraite était de nous soumettre à une cure de raisin de 3 jours. Pas de la prolonger au-délà.
Pourtant, contre toute attente, cela a été si simple d’entrer dans la cure et les effets ont été si vite si positifs, que j’ai souhaité la prolonger par défi.
Pour voir si cet effet galvanisant allait continuer, comment mon corps allait le vivre, comment ma tête aussi allait l’accepter, rencontrer mes limites.
La cure s’est pourtant rapidement compliquée à mon retour à la maison, quand il a fallu composer avec les habitudes alimentaires des autres, les odeurs dans la cuisine, le frigo rempli de choses qui m’étaient encore interdites pour plusieurs jours et qui ont commencé à me faire envie. Vivre dans sa bulle facilite grandement la cure. Revenir aux composantes de la réalité la rend plus difficile à faire durer. J’ai tenu 4 jours de retour chez moi.
Enfin, j’ai découvert, à prêter 100% d’attention à mon corps pendant plusieurs jours, qu’il gagne beaucoup à réduire l’alimentation et l’apport énergétique. On dit souvent que la nourriture est rassurante et que les plats roboratifs redonnent de l’énergie, surtout en hiver. Mais j’ai constaté plutôt le contraire ! Et pourtant ce que le Périgord avait à nous offrir en plats copieux et en spécialités culinaires aurait pu nous distraire de notre objectif !
Voilà ma leçon personnelle : ce qui réchauffe le corps c’est le mouvement, en tout cas davantage que la chaleur produite par la digestion de plats trop riches ou trop copieux.
Un estomac trop rempli met des heures à tout digérer et à stocker ce qui n’a pas pu être éliminé. C’est justement en lui en donnant moins à digérer, qu’il entre en pleine possession de ses moyens et peut fournir de l’énergie à autre chose. Cela ne résout pas tous les problèmes, mais cette cure allège le corps, en même temps que l’esprit. L’état de clarté mentale observé permet une meilleure vision des décisions à prendre, une plus grande ouverture spirituelle, et finalement une belle sensation d’harmonie en soi.
Depuis, je me sens vraiment affinée et plus légère, avec un meilleur transit, mais aussi ma vitalité a été boostée, j’ai moins besoin de sommeil. Je me sens recentrée, et étrangement plus optimisme. Bref que du plus. Et si j’ajoute en prime le plaisir de se laisser vivre au gré des envies de partages et de papotages dans un merveilleux et harmonieux groupe de femmes, c’est la cerise sur le gâteau (que personne n’a mangé bien entendu!).
Je vous conseille si vous souhaitez le faire, au moins la première fois, de ne pas vous priver du luxe que représente une retraite !
Et puisque je suis ici pour ne rien vous cacher, j’ai aussi poussé l’expérience de nettoyage intérieur jusqu’à accepter une purge intestinale* à l’eau tiède proposée par Marie-Annette en début de cure. Un brin réticente au début, et anxieuse aussi, à propos de cette pratique pourtant ancestrale, j’ai apprécié dès les instants qui ont suivi un regain d’énergie, un teint plus clair et défatigué, ainsi qu’un ventre extra plat et souple.
Pour compléter ce nettoyage de l’intérieur, en fin de séjour un plouf dans la Dordogne est venu, comme un bain de jouvence, continuer de purifier mon organisme et le reminéraliser.
Quelle merveille cette rivière d’eau fraîche et ses galets glissants sous les pieds… je m’y replonge en pensée dès que je peux !
Pour moi, cette expérience a été un véritable cadeau fait à mon corps et à ma tête.
Depuis, j’ai eu envie de modifier ma manière de m’alimenter, plus sainement, ainsi qu’améliorer mon hygiène de vie d’une manière générale.
Sur les conseils de Marie-Annette, j’ai opéré de vrais changements dans mon quotidien : le nettoyage des muqueuses (nez, bouche, langue) au réveil chaque matin, le massage du ventre (dans le sens des aiguilles d’une montre), le yoga matinal (même peu, seules quelques salutations au soleil et quelques torsions me suffisent), la marche, les temps de respiration, la méditation active, la pleine présence.
Quant à l’alimentation, nous avons fait à notre retour un crochet par « les Jardins de Sainte Hildegarde » , pour repartir les bras chargés d’ingrédients et de nouvelles recettes découvertes dans ce magnifique ouvrage de sa créatrice Marie-France Delpech : Cuisiner avec Hildegarde.
Si ce sujet vous intéresse, je vous en reparlerai une prochaine fois !
Je souhaite que cette expérience vous éclaire, réponde à vos questions, vous fasse même poser des questions là où vous ne vous en posiez pas, et pourquoi pas vous convertisse aux bienfaits de cette monodiète de raisin… pourquoi pas, la saison du raisin n’est pas terminée, il est encore temps !
Si vous avez des commentaires, je suis ouverte à la discussion !
Refermons maintenant cette parenthèse, car il est temps pour moi de reprendre mes activités textiles et de vous parler tout bientôt de l’or vert qui nous vient de la mer …
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Voici les coordonnées du Gîte du Soi* : Marie-Annette Beyne / Falgueyrat / 24480 Le-Buisson-de-Cadouin
Retrouvez toutes les photos, les formules séjours, et les propositions de notre hôtesse sur son site internet* : week-ends à thèmes, cuisine-santé, temps pour soi, conseils naturo, cours de yoga, …
Le petit guide bien fait et qui nous a suivies pendant la cure, c’est ici*.
Et, pour les bonnes résolutions, retrouvez la nourriture de la joie de Marie-France Delpech, dans le Podcast Métamorphose, ainsi que dans son dernier livre : Cuisiner avec Hildegarde.
Credit photos : Gunter Hoffmann pour Unsplash / https://bio-c-bon.eu/fr / photos du gîte The Chatterbox Club
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