Welcome on board, c’est l’histoire d’une rencontre peu commune, certaines diront improbable.
Lorsqu’on lit un roman et qu’on apprend qu’il a été «adapté» au cinéma, on se tâte, n’est-ce pas ? Sera-t-il aussi profond, prenant et enveloppant que le livre lui-même ? Dois-je aller le voir ? Auront-ils changé des éléments de l’histoire ? Ne serai-je pas déçue ? Quels en sont les acteurs ? On glâne des avis çà et là. On cherche des extraits sur la toile, pour se donner une idée, se laisser convaincre d’y aller ou être certain de ne pas vouloir rompre le charme que le livre avait opéré sur nous.
Welcome on board c’est une histoire qui commence aussi par écrit. On l’écrit, on la lit, et relit, chaque jour petit à petit. Et le fil se tisse au fur et à mesure des semaines et des mois, entre des “amies” autour d’une envie de photographies. Des mots viennent ponctuer des photos, de plus en plus jolies dans nos galeries, à mesure que les interprètes s’améliorent et affirme leur patte.
Et puis un jour, quelqu’un «adapte» à son tour ce roman écrit, gravé sur écrans et tablettes, et le fait devenir réel sur la pellicule de nos vies. Quelqu’un organise une rencontre… en vrai.
On se tâte, n’est-ce pas ?
À nouveau. Cette rencontre sera-t-elle aussi profonde, prenante et enveloppante que sur écran partagé ? Dois-je y aller ? Vais-je retrouver les éléments de l’histoire ? Ne serai-je pas déçue ? Comment seront les actrices ?
Et là, pas moyen de chercher des extraits sur la toile, pour se donner une idée, se laisser convaincre d’y aller ou être certain de ne pas vouloir rompre le charme que la virtualité avait opéré sur nous.
Welcome on board, c’est un épisode de vie qui gomme les différences d’âge, d’éloignement géographique, ou de métier. Un moment suspendu. Hors du temps. Une bulle virtuelle qui devient réelle et où on ne se pose pas de questions.
C’est ainsi que Paulette, Nicolette, Eliette, Danette, Yvette et Claudette ont ainsi décidé de braver leur destin, de faire tomber les barrières et de se retrouver lors du dernier weekend d’octobre, celui où le dimanche dure 25 heures, pour faire durer le plaisir plus longtemps.
Ce fut une belle trouvaille ! Et oui, quand des amies se revoient après une longue distance, on parle de retrouvailles. Mais lorsqu’on ne se connait pas vraiment, n’est ce pas juste de parler de trouvaille ?
Quand j’ai suis allée à la rencontre d’Yvette à la gare, je savais que je devais chercher une marinière. Il m’a quand même fallu affronter le ridicule et accepter la déception d’aborder deux marinières avant de trouver la bonne ! À la troisième, des bras qui s’agitent, un sourire accroché aux oreilles et un pas engagé ne m’ont plus fait hésiter. Et de une !
Nous sommes arrivées chez Danette qui avait proposé d’accueillir notre trouvaille automnale, en hôte d’exception, préparant notre venue dans les moindres détails.
Paulette était déjà là. Elle est la première que j’ai aperçue et dont je me sois dit «elle n’est pas comme j’imaginais». C’est marrant comme on se fait une idée d’une personne, de ce à quoi elle devrait ressembler quand on ne la connait que par écrit. Pas du tout ce physique, ni cette voix. Et là, ça m’a fait la même retenue que lorsqu’on va voir un film dont on a d’abord dévoré le roman. «Je n’aurais pas choisi cette actrice pour le rôle». Pourtant ça aiguise ma curiosité et même ça m’amuse de la découvrir sous ces nouveaux traits.
Et puis, je rentre dans le film, les échanges fusent, les protagonistes s’entendent à merveille, le roman continue de s’écrire mais autrement, je finis par oublier les traits des visages que je m’étais imaginés. Je ne sais plus vraiment «quelle actrice j’aurais mis là avant.»
On oublie progressivement qui ont avait mis dans la peau de nos complices, l’image s’efface pour laisser la place au vrai visage, à la vraie voix, au vrai tempérament et au vrai rire.
Eliette et Nicolette sont, elles, telles que je les inventais. Exactement les mêmes. Physiquement en tout cas. Parce qu’à bien y réfléchir, Eliette est plus assurée que je ne me figurais.
Le weekend passe comme un charme. À la vitesse de l’éclair, malgré l’heure supplémentaire que l’automne nous accorde. Et chacune rentre chez soi, à la fin, les yeux légèrement humides, le souffle un peu court, mais le coeur rempli de fantastiques images et des saveurs qui nous accompagneront quelques temps encore.
Le lendemain, après une soirée sobre et une nuit réparatrice, je me réveille et je ne sais plus qui j’ai vu. Je me repasse ces beaux moments en mémoire et j’ai subitement un drôle de sentiment. Rêve ou réalité. Ce weekend a-t-il bien existé ? Quand je me replonge dans nos fils d’actualité, mon cerveau s’embrouille entre les têtes que j’avais construites et celles que j’ai vues de mes yeux.
Peut-être que d’autres que nous ont déjà tenté l’expérience de passer du virtuel au réel. Je vous le conseille !
Merci à toutes d’avoir rendu cette trouvaille possible. Il nous appartient d’en faire un jour des retrouvailles.
Claudette.
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